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jean-louis borloo - Page 8

  • L’UDI, une UMP modérée pas un parti centriste

     

    Faire de l’UDI une UMP modérée avec à sa marge une droite dure, zone tampon avec l’extrême-droite, comme il y a une gauche dure avec le Front de Gauche, tel est sans aucun doute le dessein et l’ambition de Jean-Louis Borloo qui n’arrête pas de se poser en leader de l’opposition ces derniers jours, surfant plus ou moins maladroitement sur les déboires de l’UMP.

    Mais ceci n’est guère une révélation.

    Nous l’avons dit ici, dès la création du groupe UDI à l’Assemblée nationale, que ce rassemblement n’était pas centriste, ni même de centre-droit mais de droite modérée. Ce qui se passe actuellement le confirme amplement.

    Jean-Louis Borloo n’a jamais été centriste et, en plus, il le revendique.

    De même que ses proches comme Laurent Hénart, Rama Yade ou Yves Jégo.

    Sa volonté était de se créer un espace à droite pour concurrencer l’UMP, voilà qui est fait, puis faire des alliances électorales et de gouvernement uniquement avec ce dernier.

    Peut-il, pour autant rassembler plus qu’il ne le fait actuellement?

    Ce sera difficile si l’on considère que les partisans de Jean-François Copé se situent généralement à la droite de la droite et que François Fillon et Jean-Louis Borloo se détestent (notamment depuis l’épisode de la nomination ratée de ce dernier comme premier ministre à la place de Fillon mais il y avait déjà de l’eau dans le gaz auparavant).

    On voit mal, dès lors, les alliés de l’ancien hôte de Matignon rejoindre en masse son deuxième ennemi mortel (après Copé, évidemment).

    En admettant, néanmoins, qu’il y réussisse, se posera alors la question de la présence des centristes dans l’UDI comme se posait celle de ces mêmes centristes dans l’UMP.

    Et cela, dans des termes exactement identiques qui ont fait que des partis comme le Nouveau Centre et l’Alliance centriste, aujourd’hui à l’UDI, ont toujours refusé de se fondre dans l’UMP.

    Car, à terme, c’est bien leur marginalisation qui est à l’ordre du jour et non leur emprise sur un parti qui aurait alors débauché une grande partie de ses troupes à droite (les débauchages de troupes à gauche et au centre, du fait même de la faiblesse de ce dernier, resteront limités).

    Ce sera un coup pour rien pour le camp centriste.

    Car, rappelons-le, les centristes doivent d’abord se réunir ensembles, tous ensembles, ou, si ce n’est pas le cas, rien qu’ensembles.

    Non pas pour constituer une secte fermée et à vocation minoritaire, arcboutée sur sa «vérité», mais pour défendre un corpus de valeurs et de principes en matières politique, économique, sociale et sociétale qui donne au Centre son originalité et sa résistance à tout dissolution dans la Gauche ou la Droite malgré toutes les prédictions de ses adversaires et les tentatives de ses faux amis.

    Qu’ensuite, ils constituent des alliances avec d’autres, que ce soit du côté de la gauche modérée ou de la droite modérée, cela va de soi.

    Quant à l’UDI de Jean-Louis Borloo, elle réussira peut-être son pari de devenir le parti de droite majoritaire, l’UMP lui donnant actuellement un sacré coup de pouce pour y parvenir beaucoup plus vite que prévu!

    Mais si c’est le cas, les centristes qui l’ont rejointe, pourraient en être les premiers perdants…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Après la guerre Copé-Fillon, la bataille UMP-UDI

     

    Après la guerre Copé-Fillon, la guerre Copé-Borloo? Comme prévu, l’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP a fait immédiatement réagir l’UDI.

    Son président, Jean-Louis Borloo, a ainsi déclaré dans un entretien au quotidien Le Monde que «dans le cœur des gens, c’est déjà fait (d’être le premier parti de droite). L’UDI a un leader, une doctrine et un objectif. Elle commence à voir arriver des déçus de la gauche, la plus moderne et la plus ouverte, des écologistes responsables et une partie de la droite républicaine. (…) Nous voulons devenir la première force politique territoriale. Ce n’est pas un vœu pieu. Qui, selon vous, peut espérer reprendre en 2014 des villes comme Paris, Strasbourg, Toulouse à la gauche? Qui peut espérer reconquérir le Grand Ouest et le Centre? C’est nous».

    Dans la foulée, il s’est même autoproclamé (mais il en a pris l’habitude ces dernières semaines…), leader de l’opposition. Et s’il a mis Jean-François Copé à égalité avec lui, c’est sans doute pour ne pas apparaître trop sûr de lui.

    Ce dernier appréciera d’être mis au même niveau que l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy alors que les troupes de l’UMP demeurent encore nettement plus nombreuses que celles de l’UDI… pour l’instant.

    Car la victoire de la «droite décomplexée» à l’UMP contient une menace sérieuse pour l’unité du parti dont son ancien-nouveau président est bien au fait.

    Ainsi, après son élection de justesse devant François Fillon (98 voix d’écart et 50,03% des voix) il est monté au créneau en affirmant que «nous avons un danger : c'est le retour à l'horreur que fut le RPR-UDF, c'est-à-dire la fracture qui conduirait à remplir les rangs de M. Borloo (...) Je ne laisserai pas refaire l'UDF et j'y déploierai, je peux vous le dire, une énergie dont vous n'avez même pas idée. Je n'accepterai pas que l'UMP soit explosée au motif que Jean-Louis Borloo vient débaucher individuellement tel ou tel.» Même si, selon lui, l’UDI n’est pas (encore) l’UDF.

    L’illustration de l’optimisme de Borloo et de la crainte de Copé a été l’annonce par Pierre Méhaignerie de son départ de l’UMP pour l’UDI et qui vient après le ralliement, il y a quelques semaines, de Chantal Jouanno.

    Lors d’une interview à la chaine BFMTV, l’ancien ministre et député centriste a ainsi expliqué qu’il avait été fidèle à l’UMP et à son positionnement politique depuis sa création par Jacques Chirac mais que les orientations idéologiques de Jean-François Copé ne correspondaient pas à sa vision humaniste.

    La question qui va donc agiter la Droite et le centre-droit dans les semaines à venir sera de savoir combien vont franchir le rubicond à la suite de Méhaignerie.

    Néanmoins, rien n’indique qu’après la déception des résultats, les départs de l’UMP vers l’UDI soient aussi nombreux que ce qu’espère Jean-Louis Borloo.

    D’une part, parce qu’il ne faut pas oublier que nombre de modérés de l’UMP étaient les alliés de Jean-François Copé et non de François Fillon, comme Jean-Pierre Raffarin ou Marc-Philippe Daubresse. D’autant qu’avec la victoire de leur poulain, ils vont enfin pouvoir développer un courant officiel à l’intérieur du parti comme s’y était engagé Copé pendant la campagne pour la présidence de l’UMP.

    D’autre part, parce que François Fillon, après avoir laissé entendre hier soir qu’il pourrait quitter l’UMP et la politique, a aujourd’hui fait machine arrière en déclarant qu’il allait continuer son combat politique, sans parler d’un quelconque départ du parti.

    Dès lors, le départ en masse de ses partisans vers l’UDI ne devrait pas avoir lieu.

    Toujours est-il que la faiblesse et les failles actuelles de l’UMP et de son président mal élu vont renforcer la dynamique de l’UDI et de son président au pouvoir sans partage et adouber, lui, par toutes les composantes du parti (à part, bien sûr, Hervé Morin…).

    Les sondages ont montré que cette dynamique est bien réelle. Reste à savoir si Jean-Louis Borloo aura les reins assez solides pour capitaliser sur celle-ci et sur le désarroi actuel mais conjoncturel de nombre de militants UMP.

    Cette capacité ou son absence pourrait déterminer l’avenir de l’UDI mais aussi de l’UMP.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: les trois scénarios de son avenir

    Alors que va se tenir le congrès fondateur de l’UDI (Union des démocrates et indépendants), ce dimanche 21 octobre à la Mutualité à Paris, quel peut être l’avenir de ce parti réunissant des centristes, des modérés de droite et d’autres membres se revendiquant uniquement de droite.

    Trois scénarios – réussite, satellite et faillite – sont envisageables.

    - Réussite: l’UDI parvient, non seulement, à demeurer unie mais à réunir l’ensemble de la droite modérée (dont le centre-droit) et aux franges de celle-ci (dont une partie du centre-centre), ratissant large ce qui lui permet de remplacer l’UMP comme parti dominant à droite et laissant à cette dernière l’espace politique allant de la droite de la droite à la droite extrême proche des thèses du Front national. Dans ce scénario, un avenir radieux est possible notamment pour la présidentielle de 2017.

    - Satellite: l’UDI ne peut pas dépasser le cadre d’un rassemblement d’une partie des modérés de droite sans parvenir à attirer plus que son noyau dur actuel et demeure une formation secondaire dans la paysage de la droite qui ne peut rien espérer d’autre que d’être un satellite de l’UMP, incapable de s’émanciper du parti dominant.

    - Faillite: l’UDI vole en éclats parce que, ne parvenant pas à attirer suffisamment de monde, ses composantes qui sont autant rivales quelles sont proches idéologiquement, se déchirent sur fond de faiblesse inhérente de cette réunion hétéroclite; in fine chaque parti reprend sa liberté.

    Bien entendu, l’avenir de l’UDI n’est pas totalement entre ses mains. Il dépend du degré de solidité de l’UMP. De même que de la crédibilité que lui accorderont les électeurs ainsi qu’à son «leader naturel», comme se définit Jean-Louis Borloo. Un homme politique dont le parcours et les idées ressemblent souvent à un embrouillamini de professions de foi et d’actes contradictoires, d’assauts flamboyants et de retraites pitoyables.

    L’UDI, heureusement pour elle, a le temps de s’établir dans le paysage politique français avant de se confronter à son premier test, les élections municipales de 2014.

    Cela va lui permettre de se structurer dans le calme et d’empêcher les ambitions et les inimitiés personnelles de miner ses fondements encore fragiles.

    Pour autant, les déclarations à l’emporte-pièce de son président risquent de semer quelques troubles notamment chez les centristes qui l’ont rejointe. La dernière, «On n’a parlé du Centre que lorsque l’ex-UDF est devenue cette espèce de machin qui ne savait plus où il habitait. Le Centre, cela ne veut rien dire. Jean Lecanuet, Simone Veil ou Valéry Giscard d’Estaing ne se sont jamais définis comme appartenant au Centre», n’est certainement pas faite pour les rassurer...

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: ratisser large ou réunir les centristes?

    La présence de membres du CNIP (Centre national des indépendants et paysans) dans l’UDI (Union des démocrates et indépendants) pose la question du positionnement politique de cette dernière structure créée par Jean-Louis Borloo et sensée représenter la mouvance du centre-droit.

    Se rappelant sans doute du modèle de l’UDF, le président du Parti radical a voulu une confédération ouverte à tous ceux qui veulent en faire partie, d’où la présence du CNIP dont les positions sont souvent plus proches de l’extrême-droite que du Centre.

    N’oublions pas que l’UDF, dès sa création, a malheureusement abrité dans ses rangs des personnalités bien plus à droite que celles que l’on trouvait à l’époque dans le RPR comme Philippe de Villiers, Christine Boutin ou Roger Chinaud et des hommes qui n’ont pas hésité à s’allier avec le Front national comme, en Lozère, Jacques Blanc ou, en Rhône-Alpes, Charles Million.

    La dernière intervention de François Lebel, maire du VIII° arrondissement de Paris et adhérent du CNIP sur le mariage gay (dont il a le droit d’y être opposé) qui serait une porte ouverte, selon lui, à la polygamie, à l’inceste et à la pédophilie, a des relents nauséabonds dont on trouve des similitudes dans des thèses dont certaines ont abouti à la stigmatisation et la chasse aux homosexuels dans le III° Reich…

    Le fait que l’UDI n’ait que condamné ces propos sans demander au président du CNIP, Gilles Bourdouleix, qui est pourtant signataire du pacte fondateur de l’UDI, de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de ce militant de son parti (il s’est seulement désolidarisé de François Lebel) est de ce point de vue inquiétant.

    Car, comme l’a déclaré Borloo, le Centre, même celui qui penche à droite, n’a rien à voir avec les positions de l’extrême-droite.

    C’est bien de le dire, c’est mieux d’agir en conséquence.

    Plus largement, cela pose la question fondamentale du positionnement de l’UDI.

    Une clarification semble nécessaire: est-ce un parti attrape-tout sur le modèle UMP (d’autant plus que tout ralliement augmente son poids politique) ou un parti de centre-droit fier de ses valeurs et de ses principes humanistes.

    Il est à espérer que cette clarification se fera dans les semaines à venir et, pourquoi pas, le 21 octobre prochain lors du Congrès fondateur de la formation à la Mutualité dans un V° arrondissement de Paris où aucun maire n’aurait tenu des propos entendus de l’autre côté de la Seine…

    D’autant qu’il est étonnant d’avoir vu les responsables de l’UDI monter au créneau sans relâche pour dénoncer les propos de Jean-François Copé sur le «racisme anti-blanc» (on aurait, évidemment, préféré que le secrétaire général de l’UMP parle de tous les racismes dont celui-ci) alors que ceux-ci méritent un réel débat sur la capacité de la société française actuelle à établir un vrai respect dans le vivre ensemble, partout et de la part de chacun, plutôt que ces réactions d’indignations qui ont pour but un refus de s’engager dans une discussion, certes périlleuse mais pourtant hautement nécessaire, avant qu’un communautarisme pur et dur ne s’installe dans notre pays, séparant artificiellement des individus dont le Centre humaniste a toujours prôné leur valeur en tant que personnes libres et égales.

    Un homosexuel est un membre à part entière de la société française, tout comme n’importe quel autre citoyen, quel que soit sa couleur et ses origines. Les insultes et les violences, qu’elles soient racistes, homophobes ou autres ne sont pas acceptables, d’où qu’elles viennent.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Indépendance du Centre: les erreurs de Bayrou et de Borloo

    Si François Bayrou a confondu indépendance et isolement, Jean-Louis Borloo, lui, confond alliance et fusion-soumission.

    Reprenons: le Centre est évidemment un lieu politique indépendant de la Droite et de la Gauche.

    Si tel n’était pas une évidence, le Centre s’appellerait… ou Droite, ou Gauche! CQFD.

    Pour autant, le Centre n’est pas majoritaire en France, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Donc, s’il veut accéder au pouvoir, il doit faire des alliances, soit avec la Droite, soit avec la Gauche.

    Ces alliances indispensables doivent se faire dans l’indépendance, ce qui signifie qu’elles ne peuvent jamais être a priori d’un projet ou d’un programme commun en vue d’élections ou de gouvernement sinon elles nieraient cette propre indépendance.

    C’est là que se situent les erreurs de Bayrou et Borloo.

    Pour Bayrou, indépendance signifie que les alliances ne sont pas indispensables, qu’elles ne sont pas prioritaires et, parfois même, pas secondaires.

    D’où aucune négociation sérieuse autour d’un programme électoral ou d’un accord de gouvernement, attitude qui a produit un isolement qui, lui-même, a conduit le Mouvement démocrate à la catastrophe.

    Pour Borloo, l’indépendance ne peut se réaliser que dans l’alliance avec la Droite avant même toute discussion autour des valeurs et des mesures éventuellement communes.

    D’où un lien fusionnel et une soumission dès le départ avec son ou ses partenaires, en l’occurrence, une allégeance à un parti plus grand et plus gros – l’UMP - qui a conduit les centristes, soit à le rejoindre (tel fut le cas de Borloo pendant dix ans), soit à s’allier sans discussion avec lui comme ce fut le cas du Nouveau centre et aujourd’hui de l’UDI (du même Borloo).

    L’isolement et la fusion-soumission sont deux stratégies d’échec du Centrisme.

    La preuve: les élections de 2012!

    Il y a deux différences entre isolement et fusion-soumission et une ressemblance.

    Dans l’isolement, on compte pour pain et beurre pour les autres alors que dans la fusion-soumission on ne vaut pas grand-chose pour soi-même.

    Dans l’isolement, on vit dans un désert et on meurt d’inanition, dans la soumission, on est englouti à terme dans un océan de Droite et on meurt de noyade…

    Quant à la ressemblance, c’est la marginalisation du Centre.

    La seule solution: l’indépendance indiscutable dans un contrat d’alliance, au moment où il s’avère nécessaire, sans renoncements et qui fixe des objectifs clairement définis.

    Chiche?

    Alexandre Vatimbella

     

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  • François Bayrou tente de reprendre la main face à l’UDI de Jean-Louis Borloo

    «J'ai toujours été un militant de l'unité du Centre qui est la condition indispensable pour que le Centre existe dans la vie politique française. Alors, je dis à Jean-Louis Borloo: si c'est vraiment l'unité qui est le but à atteindre, faisons-la ensemble.»

    Voilà ce que François Bayrou a déclaré sur Europe 1, ce dimanche, reprenant d’autres de ses propos allant dans le même sens ces derniers jours.

    Pourquoi une telle déclaration de la part de celui qui estimait il y a encore peu être le seul vrai leader centriste légitime, que le Centre était au centre et non pas au centre-droit où se positionne Jean-Louis Borloo et qui n’a pas pardonné à la plupart des élus de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) ce qu’il estime avoir été une trahison envers lui, eux qui le quittèrent entre 2002 et 2010.

    La réponse est duale: François Bayrou ne peut ignorer cette réunion centriste et ce, d’autant, qu’elle menace à terme l’existence même de son parti, le Mouvement démocrate, mais pour continuer à exister politiquement il doit, soit réduire l’importance de l’UDI, soit la phagocyter.

    Non seulement Jean-Louis Borloo a réussi à préempter l’espace centriste mais, en plus, de nombreux membres du MoDem quittent le navire bayrouiste pour s’encarter à l’UDI.

    Afin d’éviter l’hémorragie qui se profile, Bayrou a envoyé une lettre à ses militants pour leur dire qu’il était pour la réunion du Centre et qu’il fallait que tous les sensibilités de ce dernier travaillent ensemble.

    Il a même expliqué que dans cette réunion «ceux qui sont plus à droite défendront leur position à l'intérieur d'un ensemble, ceux qui veulent un Centre indépendant le feront aussi...la ligne politique, nous la définirons ensemble» ce qui est un reniement de ses positions passées sur la définition de ce qu’est le Centre et de son indépendance.

    Il a également ajouté que la double-appartenance politique pourrait être autorisée au MoDem.

    Bien sûr, quand François Bayrou dit à Jean-Louis Borloo, «faisons ensemble l’unité du Centre», cela veut aussi dire «chiche» et peut permettre ensuite au leader du Mouvement démocrate de démontrer que celui du Parti radical n’est pas un vrai rassembleur…

    Sans oublier que, au jour d’aujourd’hui, l’intégration du MoDem dans l’UDI poserait un problème de cohérence politique.

    Jean-Louis Borloo a rappelé sans cesse que son nouveau parti serait «indépendant» mais il a aussi rappelé avec la même insistance que les seules alliances électorales et gouvernementales de l’UDI seraient avec l’UMP ce qui est en contradiction totale de la vision de François Bayrou qui souhaite laisser ouvertes toutes les possibilités d’alliances avec la Droite et la Gauche.

    Accueillir le Mouvement démocrate dans l’Union des démocrates et indépendants serait peut-être, alors, introduire le ver dans le fruit pour Borloo et ses amis, ce qui est peut-être le but de Bayrou.

    Refuser cet accueil, à l’opposé, pourrait relativiser le nouveau parti en le cataloguant comme un simple appendice de la Droite, ce qui est peut-être, aussi, le but de Bayrou!

    Et puis, si cette intégration se faisait, comment éviter, à court et moyen terme, des clashs entre les visions antagonistes et entre des hommes qui ont encore bien des différends à régler?

    Autre question d’importance, quelle place peut revendiquer aujourd’hui François Bayrou dans un Centre réunifié après sa défaite aux présidentielles et la déroute de ses troupes aux législatives? La première? La deuxième? Une place parmi les chefs sans plus de précision?

    Connaissant l’homme, il est peu probable qu’il souhaite devenir un militant comme les autres.

    D’ailleurs, il a déjà signifié qu’il n’y avait que deux leaders au centre, Jean-Louis Borloo et lui-même.

    Mais on voit mal Borloo s’effacer devant Bayrou, ni même partager la première place avec lui.

    N’oublions tout de même pas que la proposition de François Bayrou peut consister en une simple alliance entre l’UDI et le Mouvement démocrate (notamment lors des élections).

    Du coup, il pourrait tenter de remplumer son parti en terme d’élus par ce biais et lui permettre de peser beaucoup plus qu’actuellement, ce qui se ferait grâce à Jean-Louis Borloo…

    Est-ce donc une partie de poker-menteur qui est en train de se mettre en place ou sont-ce les prémisses d’une vraie union du Centre?

    L’histoire des centristes sous la V° République montre qu’il n’y a pas de pronostics fiables en la matière!

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre indépendant: pourquoi François Bayrou a échoué

    Au moment où Jean-Louis Borloo est proche de réunir une grande partie de la famille centriste, l’échec de François Bayrou de se bâtir un espace politique spécifique pour ses visées élyséennes est-il celui, également, de la construction d’un Centre réellement indépendant?

    Historiquement parlant, cette tentative n’est pas la première et ne sera pas la dernière.

    A côté des tenants d’un Centre qui trouve «naturellement» sa place à gauche ou, plus sûrement, à droite, il y a toujours eu des partisans d’un Centre qui ne doit rien à personne et, surtout, qui n’a besoin de personne pour lui dire où il est.

    Mais, comme il est malheureusement facile de le constater, toutes les entreprises pour le faire vivre dans l’espace politique de la V° République ont échoué.

    Au bout du compte, les centristes ont du se rallier, un peu à gauche et beaucoup à droite.

    François Bayrou n’est donc que le dernier en date d’une longue liste de ceux qui prétendent, avec raison, que la voix du Centre est unique et insoluble dans celles de la Droite et de la Gauche mais qui n’ont pas pu imposer cette vision dans le paysage politique français.

    Alors que se pose l’existence même du Mouvement démocrate (qui semble se déchirer entre plusieurs chapelles) qui devait être le bras armé de Bayrou pour sa conquête du pouvoir, les raisons de son échec sont particulières à sa tentative, n’induisent pas une répétition sans fin de l’impossibilité de l’entreprise et n’interdisent pas un succès dans le futur.

    Pourquoi?

    D’abord, parce que le président du MoDem a confondu indépendance et solitude. François Bayrou a joué sur le parcours de l’homme solitaire (avec comme références le Général de Gaulle et François Mitterrand) pour deux raisons.

    La première a été de tuer la concurrence au centre - d’où un leadership peu démocratique à l’intérieur de l’UDF puis du Mouvement démocrate (tous ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre sont partis ou ont été marginalisés) -, ne désirant aucune réunion du Centre autrement que par la forme d’un ralliement inconditionnel à sa personne.

    La deuxième, au niveau national a été de démontrer que le Centre n’avait besoin d’aucune alliance pour exister et gagner, ce qui évidemment était un contresens politique.

    Résultat, un parti qui est largement une coquille vide, sans personnalités de premier plan autre que Bayrou et qui s’est pris des raclées à toutes les élections après la présidentielle de 2007. En outre, une indépendance vis-à-vis de la Gauche et de la Droite qui a été dévoyée en un «seul contre tous» qui ne peut évidemment réussir quand on ne peut s’appuyer, au mieux, que sur un socle électoral de 15% à 20%.

    Ensuite, il a refusé de structurer son parti.

    La raison essentielle est qu’il a fait une fixation sur l’élection présidentielle et son destin qui devait le conduire à l’Elysée.

    Selon lui, toutes les élections intermédiaires sont liées à la présidentielle. Dans cette optique, il suffit de gagner celle-ci pour changer en profondeur le paysage politique français et bâtir une majorité autour du chef de l’Etat nouvellement élu.

    Or, cette affirmation n’est confirmée par aucun précédent. Même Valéry Giscard d’Estaing, lorsqu’il gagne la présidentielle en 1974 possède un parti structuré avec nombre d’élus (sans parler des ralliements multiples à sa candidature).

    L’autre raison a déjà été pointée, c’est qu’il ne voulait surtout pas promouvoir, à l’intérieur de son parti, des hommes et des femmes qui auraient pu lui faire de l’ombre.

    De même, il a navigué trop souvent à vue.

    François Bayrou se dit aujourd’hui centriste et le seul légitime à en être le leader naturel (même si tout récemment il a estimé que Jean-Louis Borloo pouvait l’être également) sauf qu’en 2007 il disait ne pas se reconnaître dans ce terme!

    De même, il a changé son fusil d’épaule plusieurs fois et sans raison apparente sur sa proximité idéologique avec la Droite ou la Gauche.

    Enfin, il a été incapable de donner une véritable pensée structurée à son entreprise et les bases de son action sont demeurées floues.

    Sans parler de savoir avec qui il pouvait gouverner en cas de victoire.

    Tout cela met-il François Bayrou hors-jeu définitivement?

    En politique, il convient de rester prudent. D’autant qu’il est évident qu’actuellement le président du Mouvement démocrate est, de toutes les personnalités centristes, celle qui se positionne au plus près du centre du Centre pendant que ses anciens amis revendiquent désormais l’étiquette centre-droit et une alliance uniquement avec l’UMP.

    Reste son appel à voter pour François Hollande.

    Même si celui-ci ne peut se comprendre sans avoir à l’esprit cette volonté de démontrer que le Centre n’est ni à Droite, ni à Gauche et cette obligation qu’il avait de définitivement le prouver en basculant au moins une fois vers la Gauche après avoir été pendant si longtemps proche de la Droite, il n’en demeure pas moins que cet appel a laissé des traces qui vont être difficiles à effacer rapidement.

    D’autant que l’avenir à court terme de François Bayrou passe par un échec de la Gauche!

    Il ne peut être l’homme providentiel ou plus simplement redevenir crédible que si le gouvernement actuel failli et que la Droite projette encore l’image négative de sa défaite dans l’opinion publique.

    C’est d’ailleurs son positionnement comme il l’a expliqué lors d’une interview au Journal du Dimanche le 8 septembre dernier où, loin de prendre le recul dont il parlait après les législatives et sa défaite personnelle, il reparle, sans la nommer, de cette union nationale qu’il confond trop souvent avec le gouvernement du juste équilibre et du consensus qui est la marque du Centre et dont il se verrait bien être le leader.

    L’ambition politique dont il est, à l’instar de beaucoup de ses confrères rempli, est un de ses atouts. N’a-t-on pas donné le pouvoir à des gens qui ne se cachaient pas de le vouloir à tout prix comme Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy?...

    Quant au Centre, les différentes manœuvres autour de sa réunification démontrent - à l’opposé de ce que beaucoup affirment péremptoirement - qu’il n’est pas introuvable ou définitivement marginalisé.

    Pour autant, il continue à subir les contrecoups de tous ceux qui tentent de le récupérer pour leurs ambitions personnelles, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Pierre Raffarin ou d‘autres.

    L’ambition politique n’est pas en soi négative, elle ne le devient quand elle n’est qu’un opportunisme. Un maux que connait trop bien le Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Drôle de refondation du Centre

    Or donc certains leaders centristes ont annoncé péremptoirement une refondation du Centre dans les semaines à venir.

    Mais quelle drôle de refondation quand elle se fait sans une de ses principales composantes et sous l’égide d’un leader qui déclarait il y a encore peu qu’il n’était pas un centriste mais un républicain social et écologiste de droite (et remarquons que le groupe qu’il préside à l’Assemblée national, l’UDI, ne fait aucune mention du Centre dans son intitulé).

    Bien sûr, les promoteurs de ce qui devrait être une nouvelle confédération calquée sur feue l’UDF (réunion de plusieurs partis qui gardent leurs identités avec la possibilité d’adhésions individuelles), ont précisé qu’il s’agissait de la refondation du centre-droit.

    Dont acte, même s’il y a peu, ces leaders affirmaient vouloir réunir tous les centristes…

    Mais, en conséquence de quoi, cela ne les autorise donc plus à parler au nom du Centre dans sa globalité comme ils le faisaient jusqu’à présent.

    Et cela laisse une composante essentielle du Centre au dehors de cette confédération et dont la légitimité est au moins aussi grande que celles qui sont au-dedans.

    De même, ils font à nouveau le pari de remettre leur destin entre les mains d’un homme qui n’est pas du Centre, se mettant à la merci d’une OPA politique, comme hier avec Valéry Giscard d’Estaing ou Edouard Balladur.

    Comme si les centristes ne pouvaient être réunis que par une personne extérieure à leur famille.

    Voilà qui est dommageable pour Centrisme et qui montre encore l’immaturité des leaders du Centre ainsi que les dégâts de leurs petites querelles personnelles.

    Reste à savoir si cela sera une fois de plus ou une fois de trop.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une rentrée vérité pour les centristes

    Au début de l’été, nous avions laissé les partis centristes groggys après les échecs des élections présidentielles et législatives.

    Démoralisés et se battant pour leur survie, ils ont paru, malheureusement, incapable de prendre la mesure exacte de leur déconfiture pourtant annoncée depuis longtemps par tout observateur un tant soit peu réaliste.

    Au lieu de faire le constat de leurs faiblesses et d’en tirer les leçons, ils se sont repliés dans une posture frileuse ainsi que dans des règlements de compte souvent minables.

    Bien sûr, il y a eu déclarations et agitations sur la refondation d’un espace centriste autour d’un parti unique ou d’une confédération.

    Celles-ci qui n’ont abouti, pour l’instant, qu’à une OPA du Parti radical et de Jean-Louis Borloo - avec la création du groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) à l’Assemblée nationale -, ce dernier ayant été assez opportuniste et intelligent pour prendre de vitesse ses concurrents et s’autoproclamer chef des centristes tout en expliquant qu’il n’en était pas un!

    Reste que l’on ne sait pas grand-chose de ses plans sauf qu’il aimerait bien fonder un parti à sa dévotion pour le mettre sur orbite pour la présidentielle de 2017 alors qu’il n’a pas eu le courage de le faire en 2012.

    Mais il n’est pas du tout sûr de parvenir à ses fins.

    Face à lui, il y a, entre autres, le président du Nouveau centre, Hervé Morin qui, lui, avait ce courage mais qui s’est pris une veste n’arrivant même pas à réunir 500 signatures pour aller jusqu’au bout de sa candidature.

    Ce dernier hait autant Borloo que ce dernier le déteste.

    Obligé d’adhérer à l’UDI pour ne pas se retrouver tout seul, Morin veut maintenant la contourner en mettant sur pied un nébuleux «partenariat» avec l’UMP…

    De même, alors que Borloo prône une «opposition constructive», le président du Nouveau centre parle d’«opposition frontale».

    Hervé Morin, redevenu aussi vite sarkoziste qu’il avait été un adversaire déterminé de l’ancien président de la république en le traitant de tous les noms après sa sortie du gouvernement, navigue en eau trouble, ce qui pourrait lui en coûter plus qu’il ne le pense.

    Mais a-t-il d’autres choix s’il veut encore exister politiquement?

    D’autant que son ancien second, Jean-Christophe Lagarde (qu’il hait autant que Jean-Louis Borloo…), a pris date en créant avant les vacances la FED (Fédération européenne démocrate) avec plusieurs élus du Nouveau centre et que l’avenir semble lui appartenir nettement plus qu’à Morin.

    Car si la FED s’est fixée comme premier but de se mettre au service de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de mettre la mains sur le Centre, Jean-Christophe Lagarde a une ambition qui cadre mal avec cet altruisme déclaré…

    Il ne serait guère étonnant que le député de Seine-Saint-Denis soit un concurrent sérieux de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy dans les années à venir même s’il est devenu, également, le porte-parole de l’UDI.

    Face à Borloo, il y a aussi François Bayrou dont le Mouvement démocrate peine à encaisser la gifle des présidentielles et des législatives, le laissant actuellement atone.

    Bayrou a décidé de prendre du recul et certains de ses amis souhaitent que celui-ci se prolonge indéfiniment alors que d’autres sont déjà prêts à se rapprocher, soit de la majorité de gauche, soit d’un encore hypothétique rassemblement centriste (même si aucun membre du MoDem ne fait partie de l’UDI).

    Ce qui pose évidemment la question de l’avenir du parti.

    Pourra-t-il se relever de ce nouvel échec ou va-t-il imploser?

    La réponse viendra dans les mois qui viennent.

    On le voit, cette rentrée politique va être cruciale pour la mouvance centriste.

    Sera-t-elle capable de prendre la mesure des défis?

    Le passé récent n’incite guère à l’optimisme.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • La réunion des centres n’est pas pour demain

    Jean-Louis Borloo a bien expliqué qu’il cherchait à réunir le centre-droit dans une confédération ou un parti. Du coup, s’il existe un centre-droit, c’est qu’il existe, par définition, un centre-gauche.Et s’il existe une droite et une gauche centristes, c’est par rapport à quelque chose qui se trouve entre les deux, le centre-centre, l’extrême-centre ou, tout simplement, le Centre.

    Bien entendu, comme je l’ai affirmé de nombreuses fois, il n’est pas facile d’être positionné sur ce Centrisme du juste équilibre qui définit l’espace politique du Centre car l’on peut pencher parfois trop à gauche ou trop à droite, l’important étant, néanmoins, de toujours rétablir l’équilibre in fine. De même, être du Centre n’est pas de tout repos puisque c’est avoir des adversaires politiques des deux côtés de l’échiquier politique, d’autant que s’y ajoutent le centre-gauche, souvent allié de la gauche et le centre-droit de la droite (ces centres sont parfois dans un même parti avec la Gauche ou la Droite) avant même toute discussion sur un projet ou un programme. Pour autant, il y a donc trois façons d’être centriste ou au centre de l’échiquier politique si ce n’est du Centre.

    Pour rendre plus compréhensible mon propos, choisissons de le personnaliser avec les trois B: Jean-Michel Baylet des radicaux de gauche (centre-gauche), François Bayrou du Mouvement démocrate (centre-centre) et Jean-Louis Borloo du Parti radical (centre-droit). Ce n’est d’ailleurs fait injure à aucun de ces trois-là puisque chacun d’eux revendique l’étiquette que je viens de leur attribuer. Le seul questionnement pertinent est l’exact positionnement de François Bayrou qui a varié ces dernières années mais force est de reconnaître qu’il n’est ni du côté de Baylet, ni de celui de Borloo. C’est d’ailleurs cela qui fait, entre autres, que la réunion des centres n’est pas pour demain. Il semble, en l’état, impossible que le Mouvement démocrate de François Bayrou rejoigne l’UDI (Union des démocrates et indépendants), le groupe parlementaire créé et dirigé par Jean-Louis Borloo et qui réunit tous les partis qui s’affirment du centre-droit par la voix de leurs leaders (un seul pourrait être plus central, Force européenne démocrate, le nouveau parti de Jean-Christophe Lagarde, mais ce dernier est le porte-parole de l’UDI, positionnée explicitement au centre-droit).

    La preuve, le nouveau refus de Jean Lassalle (un des deux députés du MoDem, l’autre étant rattaché au groupe des Radicaux de gauche) d’en faire malgré tous les efforts déployés par ses membres pour cette «prise de guerre» hautement symbolique. Autre évidence que la réunion des centres n’est pas à l’ordre du jour, l’absence des Radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet à toute discussion sur un Centre uni. Même si Baylet a évoqué cette possibilité plusieurs fois au cours des dernières années (la marginalisation de son parti par les socialistes en étant une des raisons), la présence des Radicaux de gauche dans la majorité présidentielle et dans le gouvernement dirigé par les socialistes montre que l’éventualité d’un rapprochement est actuellement illusoire.

    Dès lors, les centristes vont continuer à marcher sur trois pattes. Et ce, même si le Mouvement démocrate décidait de rejoindre la majorité de gauche car il ne se réunirait pas avec les Radicaux de gauche. Peut-être que ces pattes seront de tailles différentes et que le centre-droit réuni deviendra une force politique importante alors que le Mouvement démocrate aura du mal à résister à l’implosion. Mais nous n’en sommes pas encore là.

    Evidemment, la dispersion centriste est une grande faiblesse en matière de force politique. Les dernières élections présidentielles et législatives en ont été la preuve. Et elle produit un effet réducteur de l’importance politique du Centre, ce qui permet à la Gauche et à la Droite de grignoter l’espace centriste et aux médias d’annoncer la disparition programmée des partis centristes ou leur transformation en groupuscules. En revanche, en étant présents à gauche et à droite, les centristes ont la possibilité d’influer sur les politiques des deux blocs principaux, ce qui est plus souvent le cas qu’on ne le pense. Non pas parce qu’ils inspirent de la crainte mais parce qu’ils permettent de modérer les initiatives trop idéologiques des deux extrêmes, en particulier de celle qui occupe le pouvoir au grand soulagement d’une majorité de la population.

    Pour autant, rien ne remplacera un Centre uni avec un projet centriste ambitieux faisant la part belle aux valeurs du Centrisme. Mais cette configuration n’est pas pour demain. Surtout, la question n’est pas «quand cela sera-t-il possible?» mais plutôt «est-ce possible?», tout court…

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme